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Les "bonnes" pratiques officinales
14 mars 2013

Pharmacien VS préparateur

            Souvent, j’entends des pharmaciens se plaindre de la place prise par les préparateurs à l’officine. Ils ne devraient pas être au comptoir, c’est le rôle du pharmacien… Ils devraient se contenter du déballage et de la para… Les clients ne savent pas que nous sommes Docteur puisqu’ils sont servis par des préparateurs (d’où l’intérêt du badge).

 

            J’ai eu la chance de travailler avec des assistants qui appréciaient nos capacités complémentaires. Au même âge, l’assistant à peine sorti de la fac, se retrouve avec une équipe plus expérimentée que lui qui connaît mieux les logiciels, les produits, la logistique… Travailler en équipe devient alors essentiel.

            Heureusement, certains comprennent vite qu’il n’y a pas de rivalité entre nous mais une complémentarité qui peut devenir un atout. Les clients aiment qu’on « vulgarise » les conseils pharmaceutiques. Quand on sait qu’une simple posologie en cuillérée peut s’avérer difficile à expliquer, le vocabulaire trop médical devient alors incompréhensible !!

            Lors d’une ordonnance complexe, j’appelle l’assistant pour ses connaissances pharmacologiques. Le pharmacien intervient pour l’explication et le conseil, et je prends alors le relai pour rassurer et faciliter le suivi. Quand ça fonctionne, c’est génial et ça plaît beaucoup au client qui participe à un échange avec l’équipe officinale soudée.

 

            Il y a quelques années, j’avais une titulaire adorable, vraiment très humaine que je respectais énormément. Un jour, nous avions un stagiaire à l’officine et il devait faire l’organigramme de l’entreprise. Il demande alors quelle différence entre préparateur et pharmacien. Ma patronne lui dit alors que, s’il est suffisamment intelligent et doué, il peut prétendre à être pharmacien et que s’il n’y arrive pas, il pourra faire préparateur.

J’étais horriblement vexée !! Je suis préparatrice parce qu’après un DEUG, j’ai dû m'arréter pour m’assumer financièrement n’ayant pas des parents pour me payer mon loyer ou ma nourriture et encore moins mes études.

J’ai mis des jours à m’en remettre. Cette phrase qui n’était qu’encouragement à aller le plus loin possible, m’avait vraiment touchée…

 

            Plusieurs mois plus tard, je me retrouve à un repas avec des amis médecins et d’autres artisans. La conversation s’oriente sur les anecdotes médicales au travail et bifurque sur les études des uns et des autres. Un ami jeune médecin explique que la première année d’étude est commune à toutes les branches. Il rajoute alors que si on est doué et qu’on est bien placé parmi les meilleurs ont peut choisir médecine mais que si on est en fin de peloton, on prend pharmacie !!!

Comme quoi, tout est toujours ramené à l'égo! On est toujours le faible de quelqu’un !

J’imagine que le spécialiste dit la même chose du généraliste et que, dans d’autres professions non médicales, ça doit être la même chose. C’est plutôt rassurant. Peut être que ça incite à se surpasser après tout ! 

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Commentaires
L
c'est sur!<br /> <br /> comme quoi pour se mettre en valeur on est capable de dire des énormités!!<br /> <br /> l'égo toujours l'égo...
C
Ce toubib ne doit pas beaucoup aimer les pharmaciens pour dire un truc pareil. Déjà toutes filières confondues, il doit y avoir 20% de réussite en première année commune pour 80% d'échec. Donc on ne peut pas vraiment parler de "queue de peleton" quand on est dans les 20% meilleurs. Ensuite les choix dépendent de la fac et de l'année, il n'y a pas de vérité générale figée dans la glace. Certains étudiants très brillants préfèrent pharma ou dentaire à médecine.<br /> <br /> <br /> <br /> De la même au concours de l'internat de médecine, certains éléments très brillants choisissent la médecine générale, qui est une spé à part entière maintenant. Et les choix sont différents selon les années.
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Les "bonnes" pratiques officinales
  • Ce que j'ai vécu, vu, entendu en 20 ans de carrière en pharmacie. Le travail, la formation, l'évolution de la profession, mais aussi les fraudes, les dérives, les abérations du système. Les amitiés, les relations avec les clients, les cas difficiles aussi
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