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Les "bonnes" pratiques officinales
7 juillet 2013

Entretiens AVK : responsables ou pas?

Bon, ben alors, qu’est ce qu’on fait ?

 

C’est la question que l’assistante s’est posée toute l’après midi.

Elle a servi un client sous AVK.

Il venait de faire le dosage de son INR.

Résultat : 5.2

C’est énorme !!

Le client lui a dit que le spécialiste a demandé qu’il ne prenne qu’un quart de comprimé ce soir.

A son départ, gros dilemme pour l’assistante.

N’ayant pas suivi la formation AVK, elle fait appel au titulaire qui lui, a même déjà pratiqué son premier entretien avec un client.

Elle lui raconte et lui demande si dans ce cas, il n’aurait pas été judicieux de ne pas prendre du tout son comprimé voire même de se rendre aux urgences directement.

Au dessus de 4.5, l’INR indique un danger réel.

Alors, on fait quoi ?

 

Je lui demande pourquoi elle n’a pas appelé le médecin. Elle me répond que le médecin est au courant puisqu’il a modifié la posologie du médicament.

S’en suit une discussion sur ces fameux entretiens.

Je demande alors au titulaire quel en est l’intérêt si on ne peut pas agir en cas de doute.

La réponse : c’est le médecin qui voit.

Je reste persuadée qu’il valait le coup de le « déranger » pour lui indiquer notre inquiétude et discuter avec lui des options possibles. Après tout, on pouvait ne pas savoir qu’il avait reçu les résultats.

Au final, on n’a rien fait.

Et c’est dans une grande inquiétude que l’assistante est rentrée chez elle.

Je suis sûre qu’elle n’en dormira pas…

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Commentaires
L
merci de ton intervention très structurée!<br /> <br /> <br /> <br /> on n a pas fini d en entendre parler<br /> <br /> c'est un sujet difficile ou les compétences individuelles et les capacités à communiquer seront déterminantes. sur les forums, les avis sont très partagés. la responsabilité du pharmacien ou celle du médecin? <br /> <br /> bien contente sur ce coup de ne pas être pharmacien! mais je pense qu avec le temps on trouvera une solution...
P
Justement non, le chef dans une pharmacie c'est le pharmacien, pas le médecin. Le code de la santé publique nous demande de faire une analyse scientifique des ordonnances, à l'issue de laquelle on doit prendre une décision : délivrer, délivrer en modifiant avec l'accord du prescripteur, ne pas délivrer quand pas d'accord, voir délivrer ou modifier un traitement uniquement en cas d'urgence sans l'accord du médecin (toutes ces alternatives sont clairement autorisées par le CSP).<br /> <br /> <br /> <br /> Dans la définition du pharmacien 7 étoiles de l'OMS, une des qualités requises pour être un bon pharmacien est "être capable de prendre des décisions". C'est une qualité qui manque à certains pharmaciens français qui se réfugient trop souvent derrière le médecin. Le Médiator ? De la faute des médecins. La mauvaise utilisation des pilules de 3ème génération ? De la faute des médecins.<br /> <br /> <br /> <br /> Dans une situation comme celle-ci, il faut prendre ses responsabilités : insister très lourdement auprès du médecin, envoyer le patient aux urgences si le médecin ne veut rien entendre, et en dernier recours si ces option ne sont pas possibles, modifier la posologie (1 comprimé) en invoquant la situation d'urgence. Si ce travail n'est pas fait, en cas de pépin, l'adjoint risque de partager la responsabilité avec le médecin. On attend d'un docteur qu'il soit capable de prendre des décisions.<br /> <br /> <br /> <br /> Le rôle du pharmacien est de délivrer un traitement de qualité, adapté, et compris.Et il doit utiliser tous les moyens à sa disposition pour mener à bien cette mission.
L
biensur que c est à eux de prendre la décision <br /> <br /> ils sont médecins <br /> <br /> mais pourquoi nous avoir donné la mission de faire ces entretiens si on ne peut pas agir ou si on a peur d agir, à part nous inquiéter ça ne sert pas à grand chose. <br /> <br /> j'ai hâte de voir comment ça va évoluer! est ce que les clients vont vraiment être sensibilisés au danger? est ce que le pharmacien pourra vraiment intervenir en cas de doutes? à voir...
V
effectivement elle n a pas du faire a l aise en rentrant. En attendant on en revient toujours au meme point c est que l on peut donner un avis, une idee mais les médecins font ce qu ils veulent . Certains prennent en compte notre avis et sont ouvert mais bcp estime que l on a pas notre mot a dire et que l on n est pas suffisamment competent comparé a eux. Bref gros dilemme .
E
Dans ce genre de situation, j'appelle le médecin, sinon je n'ai pas la conscience tranquille...
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  • Ce que j'ai vécu, vu, entendu en 20 ans de carrière en pharmacie. Le travail, la formation, l'évolution de la profession, mais aussi les fraudes, les dérives, les abérations du système. Les amitiés, les relations avec les clients, les cas difficiles aussi
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